Mobilité électrique et terres rares : réactions au documentaire d'Arte

Il y a quelques jours, Arte diffusait un reportage intitulé « La face cachée des énergies vertes » pointant du doigt le développement de la mobilité électrique. Un documentaire à charge qui n’a pas manqué de faire réagir Marc Muller, auteur du récent film « A contresens ».

Diffusé le 24 novembre dernier sur Arte, le documentaire « La face cachée des énergies vertes » a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux en raison des nombreuses attaques à l’encontre de la voiture électrique. Pour aider les internautes à y voir plus clair, le réalisateur Marc Muller a tenu à réagir. Dans une vidéo publiée sur Facebook, l’auteur du film « A contresens » réagit à certaines fausses informations diffusées dans le reportage.
 

La première concerne l’utilisation de néodyme dans les voitures électriques. Si celui-ci se révèle effectivement très polluant à extraire, il ne constitue en aucun cas un matériau indispensable dans les voitures électriques. « Les moteurs asynchrones ne contiennent absolument pas de néodyme » insiste Marc Muller. « Sur les terres rares, on joue sur les mots » regrette-t-il. « Dans une batterie lithium, il n’y a absolument pas de terres rares. Il y en avait sur de vieille technologie, aujoud’hui ce n’est plus le cas ».

Sur le sujet du lithium, il rappelle que le minerai extrait en Bolivie est aujourd’hui un « déchet » issu de l’extraction du potassium. Auparavant renvoyé dans le sol après exploitation de la saumure, celui-ci est désormais utilisé pour les batteries. Des batteries qui ont d’ailleurs bien évolué au cours des dernières années. « La même batterie a besoin de quatre fois moins de ressources minières 10 ans qu’il y a dix ans. Il y a donc quatre fois moins d’impact de production qu’à ce moment-là » complète Marc Muller.

La question des impacts ACV

S’appuyant sur un rapport issu de l’ADEME datant d'une dizaine d'année, le documentaire d’Arte mettait en avant le fait que les voitures électriques polluaient autant que leurs équivalents diesel dans une approche cycle de vie (ACV).

« Une voiture électrique avait peut-être le même impact environnemental il y a dix ans, ce n’est plus vrai aujourd’hui » souligne Marc Muller. Des affirmations confirmées par des études récentes qui démontrent que la voiture électrique reste moins émissive que son équivalent diesel y compris en cas de production électrique fortement carbonée.