Au Nigéria, Lagos mise sur le bateau électrique pour réinventer ses transports publics

Avec le lancement de l’initiative OMI-EKO, la mégapole de Lagos ambitionne de moderniser et d'électrifier son réseau fluvial. Objectif : désengorger ses routes et proposer une alternative plus propre au transport urbain.

Le 17 octobre dernier, le gouvernement de l’État de Lagos a officiellement lancé OMI-EKO, un programme de développement des voies navigables urbaines. Ce projet stratégique vise à décongestionner les routes saturées de cette mégapole de plus de 20 millions d’habitants, en favorisant le report modal vers le transport fluvial.

Infrastructures et ferries électriques au cœur du programme

Financé par l’Agence française de développement (AFD), l’Union européenne (UE) et la Banque européenne d’investissement (BEI), le projet se déroulera en deux grandes phases.

La première étape portera sur la mise en place des infrastructures fluviales essentielles. Quinze lignes fluviales prioritaires seront créées, 140 km de canaux seront dragués et balisés, et 25 terminaux et embarcadères seront aménagés, tous équipés de stations de recharge électrique.

La seconde phase comprendra l’acquisition et l’exploitation de 75 ferries électriques, l’intégration de systèmes intelligents pour la billetterie et l’information voyageurs, ainsi que des programmes de formation pour les opérateurs.

Le futur réseau fluvial s’inscrira en complément du réseau ferroviaire urbain LRMT (Lagos Rail Mass Transit), déjà partiellement en service avec les lignes bleue et rouge. Ensemble, ces deux lignes peuvent transporter jusqu’à 750 000 passagers par jour.

Simplifier la mobilité et améliorer la qualité de l’air

Pour les autorités, l’initiative vise à simplifier le quotidien des Nigérians. Chaque jour, les usagers des transports publics à Lagos perdent en moyenne 2,21 heures à cause des embouteillages.

L’enjeu est également sanitaire. Dans une mégalopole particulièrement concernée par les problématiques de pollution, le projet OMI-EKO entend contribuer à l’amélioration de la qualité de l’air.