Bateau à hydrogène : l'Energy Observer rejoint l'océan Arctique

Véritable laboratoire sur l’eau, l’Energy Observer a rejoint samedi 10 août l'archipel du Svalbard (Norvège), dans l'océan Arctique. Considérée comme une première technologique, cette étape est aussi le point d’orgue de trois années et 15.000 milles nautiques de navigation autour de l’Europe.

Parti de Saint-Petersbourg, le navire à hydrogène a parcouru 5700 kilomètres dans des conditions climatiques défavorables en autonomie énergétique totale. L’occasion pour ce catamaran de 30,5 m de long pour 12,80 m de large de tester ses équipements dans les eaux froides de l’Arctique. Pour l’équipe de Energy Observer, il s'agissait notamment de valider le bon fonctionnement de ses "Oceanwings", des ailes automatisées et rotatives de 12 mètres d'envergure permettant d’augmenter la vitesse du navire et de réduire la consommation des moteurs.



« Cela a été une de nos plus grandes traversées. Dans des eaux à 5°C, il a fallu tirer parti de chaque brique technologique. Cela constitue une réelle première que de tester les systèmes dans des conditions si froides et de gérer les dépenses énergétiques pour la vie à bord et la propulsion » commente Hugo Devedeux, ingénieur systèmes du navire-laboratoire. 

« Le Spitzberg représente le ground zero, l’épicentre du changement climatique, c’est là que l’on constate de manière la plus évidente les effets dévastateurs de l’humanité sur le climat et la biodiversité. Nous voulions prouver que si on peut naviguer en milieu extrême grâce à ce navire, demain tout le monde pourra vivre grâce aux ENR et nous aurons un vrai levier pour transformer le monde » a indiqué Jérôme Delafosse, chef de l’expédition.