Présidentielles 2017 : l’AFBE appelle les candidats à se mobiliser pour le bateau électrique

Alors que le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu dans quelques semaines, l’AFBE et ses membres appellent les candidats à se mobiliser et à soutenir le développement du bateau électrique en France.

« Le bateau électrique est une réalité ! » rappelle Xavier De Montgros, Président de l’AFBE, qui interpelle les candidats sur les indispensables dispositifs de soutien à mettre en place pour favoriser l’essor de la filière.

Alors que les voitures et utilitaires électriques disposent d’un bonus pouvant aller jusqu’à 10.000 et que les deux roues électriques sont éligibles depuis cette année, les bateaux électriques restent à l’écart malgré un intérêt croissant du secteur nautique et la maturité technologique de l’offre disponible sur le marché.

« En France, on compte plusieurs milliers de bateaux électriques dans le domaine de la plaisance et une cinquantaine pour le transport de personnes avec des capacités allant de 50 à 200 passagers. Nous avons néanmoins besoin de mesures complémentaires pour accompagner la filière » rappelle le président de l'association.

Des aides à l’investissement nécessaires

« La filière est prête, les technologies sont en place et fonctionnent depuis deux décennies. Ce que nous voulons, ce ne sont pas de nouveaux projets de recherche mais un véritable dispositif de soutien au secteur » résume le Président de l’AFBE qui, avec ses membres, a identifié plusieurs leviers pour accompagner la filière.

Alors qu’un bateau électrique coûte en moyenne 30 à 50 % plus cher qu’un équivalent thermique diesel ou essence l’AFBE et ses membres militent pour un véritable dispositif d’aide à l’investissement à destination des opérateurs et utilisateurs. Une initiative déjà menée dans le domaine automobile et qui a permis de faire vraiment décoller la filière électrique qui vient de fêter son 100.000ème véhicule électrique.  Cela est d’autant plus important que nous constatons une détaxe importante appliquée au diesel sur les bateaux professionnels.

Un plan et des objectifs à mettre en œuvre

Bénéficiant  aujourd’hui du  deuxième domaine maritime mondial, la France dispose de toutes les compétences nécessaires pour figurer parmi les leaders de l’industrie nautique électrique : R&D, architecture, ingénierie etc…

« Malheureusement, la France n’a pas mis en place de plan pour la transition énergétique de ses flottes maritime et fluviale » regrette Xavier De Montgros, citant pour exemple la Norvège qui a déjà acté un plan ambitieux pour pousser l’ensemble de son secteur maritime vers les nouvelles énergies (GNL, hybride, solaire, électrique, éolien etc…) avec un objectif de réduction de 40 % de ses émissions à l’horizon 2030.

Des zones « zéro émissions » à développer

Pays-Bas, Autriche, Allemagne etc… alors que de nombreux territoires ont donné priorité à la navigation propre sur une partie de leurs domaines fluviaux et maritimes, la France souffre d’un certain retard.

« Il pourrait s’agir de limiter l’usage du moteur thermique sur certaines étendues d’eau très fermées, donc très rapidement polluées, ou sur certaines zones proches du littoral au sein des parcs nationaux » détaille Xavier De Montgros. Une mesure qui devra être mise en place de manière intelligente et progressive et qui permettrait d’impulser par la loi la transition des flottes.

Des ports « branchés »

Au même titre qu’il existe des places réservées à la recharge des véhicules électriques, l’association appelle les autorités portuaires à identifier des places de stationnements sur les pontons réservés aux bateaux « zéro émission » et associées à des possibilités de recharge.
Un dispositif qui donnerait un avantage certain aux propriétaires ayant fait le choix du bateau électrique.

Un cadre juridique favorable

Pour l’association, la réglementation pose également un certain nombre de problèmes. Car si une norme sur les propulsions électriques des bateaux, la ISO 16315, a bien été établie à l’échelle internationale, celle-ci n’a toujours pas été appliquée en France.

Résultat : un vide juridique qui bloque la validation de certains dossiers auprès des autorités fluviales et maritimes.

Des moyens pour l’association

Essentiellement soutenue par ses membres, l’AFBE ne dispose d’aucune dotation publique pour avancer et multiplier ses projets.

« Une subvention nous permettrait d’engager un cadre afin d’accroitre nos actions et nos interventions » souligne Xavier de Montgros.